Masque Hemba Mwisi Gwa So'o - Vendu
Les masques africains de type So'o étaient inconnus des Occidentaux jusque dans les années 1970, même si certains d'entre eux datent très probablement du début du XXe siècle.
Le terme So'o (sokomotu en Swahili) fait référence au chimpanzé. Le nom complet du masque est mwisi (objet-réceptacle spirituel) gwa so'o.
Les Hemba ne considèrent pas le chimpanzé comme très sympathique.
En tant qu'habitant du lusuku (zones sauvages/broussailles/forêt), il est évité par les Hemba et perçu comme enviant certaines capacités humaines et convoitant les femmes humaines.
La bouche grande ouverte du so'o ne doit pas être confondue avec un sourire.
Pour les Hemba, cela suggérerait quelque chose d’étrange et d’horrible : une bouche défiant toute règle de bienséance.
Il en va de même pour les sourcils relevés du masque qui, dans le langage physionomique Hemba, appartiennent à la folie, à la colère et à la sauvagerie.
Bien qu'étroitement apparenté à une créature du lusuku, le mwisi gwa so'o entretient également une relation avec le village, qui appartient à son tour au hanza ou espace civilisé.
Cela s'exprime notamment dans le costume du masque, qui peut, par exemple, comprendre des peaux d'animaux sauvages et domestiques.
Quand le masque apparaît dans un village, le so'o ne parle jamais.
Le seul bruit qui lui est lié vient des petites clochettes sur ses jambes. Son apparence sans bras est déconcertante ; la large cape en tissu d'écorce cache complètement ses bras.
L'une des principales interventions publiques de ce masque a lieu lors des cérémonies funéraires d'ubuzha malilo, que l'on peut définir comme un processus de réconciliation entre les vivants et les morts.
Lors d'un ubuzha malilo, le so montre deux facettes différentes de sa personnalité.
Le premier concerne le « sauvage ». Durant cette phase, le so'o poursuit avec frénésie les plus jeunes spectateurs et les femmes enceintes.
Dans un deuxième temps, le so'o s'apprivoise et devient plus joueur. Il est ensuite accompagné de batteurs professionnels.
Désormais plus bouffon que croque-mitaine, il est souvent rejoint dans la danse par les spectateurs.
Cette évolution du caractère du so'o est comprise comme une allégorie de la mort elle-même, qui bouleverse la communauté lorsqu'elle frappe et impose certains rites avant que les choses puissent revenir à la normale.
Lors de l'ubuzha malilo, la première phase du so'o correspond au caractère inquiétant de la mort et la seconde à son apprivoisement, son intégration et, finalement, son acceptation.
Fiche technique
- Datation présumée
- Milieu XXème siècle
- Dimensions
- 25 cm (42 cm avec support)
- Ethnie
- Matière(s)
- Bois
- Pays
- Provenance
- Collection d'art tribal Belgique
- Socle
- Inclus
- État général
- Excellent