Couple de statues anthropomorphes ornant les masques africains Dégélé dans l'art Senoufo

Ces figures africaines, provenant du corpus de l'art Senoufo, au cou annelé étaient en fait présente au sommet de masque Dégélé présentés par paire. L'étonnante particularité des personnages africains représentés ici, dépourvus de bras, aux jambes tronquées, provient du fait que la construction d'un long cou en cylindre, orné de contours vifs en zigzags, a été également étendue au torse, lui aussi étiré vigoureusement, comme pour rehausser le visage, un peu condescendant.

Cet élément formel s'inspire-t-il du tissu torsadé qui entoure le corps des défunts ? C'est une hypothèse, mais la plus largement acceptée est qu'en Côte d'Ivoire, l'un des signes de beauté, pour une femme, non seulement chez les Senoufo, mais dans d'autres régions, est de posséder un cou allongé, avec de légers plis que forme la peau, et que l'on peut doucement caresser. Ici, par le tour de force du sculpteur, ce même pli a été déployé en une répétition rythmique, une série vivante de contours sinueux, mais il a en outre été étendu au torse, en une cascade de représentations abstraites.

Ce motif en anneaux à deux facettes est propre aussi à beaucoup de régions du Mali, et semble très ancien, puisqu'on le retrouve sur des terres cuites du delta intérieur du Niger et sur certaines statuettes bamana en bois. Réparation indigène légèrement visible sur la coiffe féminine.

Belle paire de statues pour une décoration ethnique insolite.