Le Bwami au cœur de l'art africain traditionnel

Les Lega de l'est du Congo (Warega) vivent principalement dans de petites communautés isolées en raison de leur environnement - une forêt tropicale dense à l'ouest et des terres rocheuses et moins fertiles à l'est. Traditionnellement, les Lega étaient en général des chasseurs et des agriculteurs.La société Bwami à laquelle appartenaient presque tous les hommes Lega et beaucoup de femmes consistait en une organisation sociale hiérarchique complexe comportant plusieurs niveaux, et à travers laquelle les membres progressaient lentement. Chaque avancement était atteint par l'acquisition de la connaissance via des enseignements oraux et visuels, et par la distribution de dons de nourriture, d'outils, de monnaies de coquillages, de vêtements, etc., à des camarades de la catégorie appropriée. Les enseignements oraux étaient appris sous la forme d'aphorismes chantés, de textes poétiques hautement symboliques et proverbiaux.

Des sculptures anthropomorphiques africaines étaient réalisées pour les membres de deux grades Bwami les plus élevés, Kindi et Yananio, les premiers étant prioritaires pour les pièces en ivoire. La présentation et l'exposition des figures marquait l'apogée des rites d'initiation. Lors d'un rite, la figure était huilée et parfumée avant d'être montrée en étant accompagnée de chants secrets.

Les statuettes formaient des aphorismes mais leurs significations ne pouvaient rarement être identifiées une fois retirées de leur contexte rituel. Elles représentaient parfois des gens (comme par exemple Mungema, l'homme qui crie aux fêtes) mais d'autres illustraient des chants, des proverbes et des légendes. Elles étaient jalousement gardées par leur propriétaire qui les conservaient dans un panier, les retournaient et les frottaient.Les masques ou masquettes africaines en ivoire, en os ou en bois étaient rarement portés sur le visage comme on le voit partout ailleurs en Afrique. Au lieu de cela, ils étaient attachés à une petite clôture faite de bâtons et de vignes.

Ils étaient parfois portés devant le visage, sur les joues, ou occasionnellement placés sur le dessus de la tête.Lorsqu'un membre mourrait, les sculptures rituelles lui appartenant et ses autres objets étaient soigneusement conservés et transmis de génération en génération, accumulant le pouvoir des initiés par les mains duquel ils étaient passés. Ainsi un membre Bwami pouvait posséder plusieurs statuettes en sa possession, symbole de son statut élevé et de son ancienneté relative au sein d'une catégorie.

Statuette achetée par une collection. Visitez notre galerie d'art africain traditionnel pour trouver d'autres pièces Lega.