Statuette Kongo Nkisi - Vendu
La puissance magique des Bakongo
Cette superbe statue africaine est ce que l'on appelle, dans l'art africain bakongo, un nkisi (pl. minkisi). Il s'agit d'une puissance personnalisée du monde invisible des morts, qui a choisi ou a été forcée de se soumettre à un certain contrôle humain au travers de pratiques rituelles. Si le terme nkisi est le plus souvent associé à des statuettes anthropomorphes telles que celle-ci, il peut aussi s'agir d'autres types d'objets, d'instruments ou de couteaux par exemple.
Certains d'entre eux, comme c'est le cas de celui-ci, sont partiellement ou entièrement désacralisés, ou "mutilés" diront certains car extraits d'une part de leur contexte rituel comprenant chants, danses et offrandes, mais aussi car il arrivait que l'on en retire les charges magiques fixées au corps. Comme le voit sur celui-ci, le caisson ventral porte encore des traces de "médicaments" bilongo ainsi que des collier et bracelets en métal mais il est tout à fait possible qu'elle ait porté davantage d'accessoires et de charges.
On s'adressait à un nkisi dans l'attente d'une aide face à l'adversité qu'il s'agisse de maladies, crimes, ou sorcellerie. Ce sont les accessoires et ingrédients qui accompagnent la statue qui lui confèrent sa puissance magique et déterminent son domaine de compétence.
Les postures dans l'art Bakongo
Si cette statue se démarque par sa belle patine témoignant d'un usage rituel intensif, elle possède de beaux atouts stylistiques au regard des canons esthétiques bakongo. Ainsi, le personnage est représenté debout, tronc légèrement penché en avant, mains posées sur les hanches. Il s'agit là d'une posture agressive visant à éloigner le mauvais sort. Très codifiée, la statuaire kongo est classée selon la posture, ainsi, la figurine que je vous propose ici est en position appelée ntelamono ya pakalala.
Plus précisément, elle fait allusion à la vigilance et à la réactivité ; celui qui pose les mains sur les hanches est prêt à accueillir toutes les éventualités. Guerriers ou athlètes prennent couramment cette pose. Cette attitude signale que le nkisi se battra pour ses clients.
D'un point de vue purement pratique, il est aussi bon de savoir que les bras étaient réalisés de cette façon afin d'éviter qu'ils ne se brisent.
D'un point de vue stylistique, le visage est d'un naturalisme maîtrisé avec ses traits expressifs dont la large bouche ouverte laissant apparaître des dents.
02276
Fiche technique
- Datation présumée
- Milieu XXème siècle
- Dimensions
- 23,5 cm
- Ethnie
- Matière(s)
- Bois, accessoires
- Pays
- Provenance
- Collection d'art tribal Belgique
- Socle
- Inclus
- État général
- Excellent
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Certains d'entre eux, comme c'est le cas de celui-ci, sont partiellement ou entièrement désacralisés, ou "mutilés" diront certains car extraits d'une part de leur contexte rituel comprenant chants, danses et offrandes, mais aussi car il arrivait que l'on en retire les charges magiques fixées au corps. Comme le voit sur celui-ci, le caisson ventral porte encore des traces de "médicaments" bilongo ainsi que des collier et bracelets en métal mais il est tout à fait possible qu'elle ait porté davantage d'accessoires et de charges.
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D'un point de vue purement pratique, il est aussi bon de savoir que les bras étaient réalisés de cette façon afin d'éviter qu'ils ne se brisent.
D'un point de vue stylistique, le visage est d'un naturalisme maîtrisé avec ses traits expressifs dont la large bouche ouverte laissant apparaître des dents.