Art africain : Le fétiche à clous Nkisi (Nkishi) Nkondi chez les Kongo

L'imagerie formelle des Minkondi (Nkondi) n'est due ni à la teneur des esprits qui l'habitent, ni à celle de ses victimes. En fait, elle tient à ce qu'un Nkondi est supposé faire. La lance levée et la bouche ouverte de cette pièce sont des gestes menaçants qui ont peut-être aidé à convaincre de la redoutable efficacité de ces statues. L'imagerie inquiétante et les nombreux clous expriment à la fois la menace et la contre-menace faisant de l'oeuvre le point de convergence des relations nuisibles de l'objet magique et de ses victimes.Quelques Minkondi ont été sculptés avec des caractéristiques physiques, comme des oreilles représentées avec naturalisme. On sait qu'ils ont parfois été activés par des insultes ou par l'explosion de la poudre devant eux. Comme pour les Minkondi que l'on activait en y enfonçant des clous (c'est le cas ici), ces actions servaient à éveiller la colère du Nkondi. Le Nganga (expert rituel) dirigeait cette "colère" contre l'auteur des griefs de son client en chantant une invocation. La "colère" dirigée, ou le pouvoir vengeur était ensuite "engagée" par les mots du client du Nganga et par son action de lécher le Bilongo ("charge magique") du Nkondi. Matériaux : bois, clous, plumes, cordes