Charme Pende Gikhoko
Objets du Mukanda
Dans l'art tribal africain, les pendentifs ou charmes Pende ikhoko (sing. gikhoko) tels que celui-ci, originaires du Bandundu méridional, presque tous originaires de la région dite de style katundu, sont des répliques miniatures en ivoire ou en os, plus rarement en bois, de certains masques traditionnels mbuya.
Ces derniers sont des masques africains ornés de raphia qui dansaient jadis en diverses occasions rituelles ou festives et surtout lors de la clôture du rite de circoncision du mukanda.
Les rites de circoncision ou mukanda ainsi que les masques appartiennent à la catégorie des mahamba, c'est-à-dire "des objets, rites, initiations et cultes légués au clan par les aïeux".
Les pendentifs ikhoko avaient pour fonction de protéger les personnes contre les méfaits de certains masques.
Certains mbuya importants intervenaient lors des rites de guérison et que ce sont précisément ceux-là qui étaient reproduits en pendentifs: il s'agit des masques kiwoyo, muyombo et kinjinga, pourvus d'une barbe de bois, des masques aux coiffures à longues pointes fumu et phumbu, représentant respectivement le chef et le justicier, et enfin du masque appelé pota.
"Qui reçoit le gikhokho d'un ascendant en reçoit le principe vital appelé givule (ombre)".
Cette admirable miniature est donc une réplique de masques du chef ou du justicier (ou guerrier), reconnaissables à la couronne dentée qui le coiffe; celle-ci est la stylisation de la coiffure en pointes de raphia noircies que portent les deux masques fumu et phumbu, qu'il est en général difficile de distinguer l'un de l'autre.
Le musée de Tervuren, à Bruxelles, possède environ deux cents amulettes ikhoko de différents types de première génération (période précoloniale jusqu'aux années 1940). Avec la demande croissante des expatriés occidentaux pour ce genre de pièces au caractère traditionnel, les sculpteurs ont commencé une production plus massive répondant à cette demande vers le milieu du XXe siècle. Il s'agit vraisemblablement d'un exemplaire de cette période. Elles conservent néanmoins un grand intérêt esthétique et constituent un témoignage historique de l'évolution de l'art en Afrique.
Les exemplaires les plus anciens se négocient généralement à plusieurs dizaines (voire centaines) de milliers d'euros.
Fiche technique
- Datation présumée
- XXe siècle
- Dimensions
- 5,5 cm (9 cm avec support)
- Ethnie
-
Pende / Bapende - Matière(s)
- Os
- Pays
-
République démocratique du Congo - Provenance
- Collection d'art tribal Belgique
- Socle
- Inclus
- État général
- Excellent
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