Nkisi / Nkishi dans l'art africain traditionnel

Ce fétiche africain authentique est la création conjointe d'un sculpteur qualifié et d'un praticien rituel qualifié, ou nganga (Banganga pl.). En Afrique centrale, ces spécialistes des rituels sont les principaux patrons de ces objets de pouvoir. Les grandes puissances, comme cet exemple, ont joué un rôle central dans la vie des communautés Songye, réparties sur un vaste territoire situé au centre-est de la République démocratique du Congo, entre les fleuves Sankuru et Lubilash à l'ouest et la la rivière Lualaba est.

Intercesseurs entre les esprits ancestraux et les vivants, les minkishi étaient censés bénéficier à l'ensemble de la communauté et n'étaient pas la propriété d'un seul individu. La création d'un nkishi était un événement public (Petridis 2009: 85) réunissant la communauté, un sculpteur talentueux et un nganga expérimenté. Les chefs et les anciens ont ordonné au nkishi et la communauté a été chargée de couper l'arbre choisi pour la sculpture. Le sculpteur et le nganga devaient être bien établis dans leurs professions respectives.

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Ce dernier a choisi les caractéristiques et le type de bois à utiliser, souvent choisis pour leurs propriétés curatives ou toxiques ou pour leur association avec certains contextes ancestraux (Hersak 2010: 44). Une fois la forme en bois sculptée selon des protocoles normalisés, le nganga a assemblé le bishimba, un matériau puissant composé de substances animales, végétales et minérales. L'ajout de ce matériau sacré a permis au nkishi de devenir un canal pour les forces spirituelles. Selon Dunja Hersak, anthropologue et artiste Songye (Basongye), et basé sur son travail de terrain dans les années 1970 dans la région, Nganga était responsable de "la mise en jeu de forces spirituelles avec le monde physique" (Hersak 1986: 118) et était considéré comme le véritable créateur de le nkishi.