Statue de déesse Irhevbu / princesse Edeleyo Bini Edo

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Statue en bronze dans l'art africain : la méthode de la cire perdue

Cette figure en bronze porte sur le corps des scarifications qui trahissent clairement ses origines Edo. Il pourrait s'agir d'une jeune femme appartenant au harem de l'Oba (roi), d'une princesse, ou d'une Ikbibierhie. Ces dernières étaient de jeunes servantes au service des épouses du roi. Arrivées à maturité, elles pouvaient espérer devenir à leur tour une des nombreuses épouses du roi. Or, l'arc et la flèche figurant sur le socle de cette statue, démentent cette thèse. En effet, à Bénin, l'arc et la flèche sont les insignes d'Ake, héros national hissé au rang de dieu et de patron des archers. La jeune fille nue représenterait dès lors Irhevbu, l'épouse bien aimée du dieu Ake, qui après sa mort, fut à son tour hissé au rang de déesse. Ake faisait partie de ces êtres d'exception dont Bénin pouvait se prévaloir du temps de l'Oba Ewuare, il y a environ 550 ans.

Ce chasseur et tireur d'élite, qui excellait dans l'art de manier l'arc et la flèche, fut le premier à enduire les pointes métalliques, ou uto, de ses flèches d'un poison de son invention. Ilobi, son village natal situé dans le district d'Ise, devint célèbre pour la production de ce poison auquel on avait recours aussi bien pour la chasse que pour la guerre.

Après sa mort et une fois déifié, Ake devint, selon la mythologie, le chasseur attitré des dieux du panthéon, chargé de leur ravitaillement. Lorsqu'il était jeune, Ake était un disciple d'Okhuaihe, le plus grand des héros déifiés du pays Edo, et faisait partie de ses lieutenants. C'était à l'époque où les premiers Européens débarquèrent sur les côtes d'Afrique occidentale. L'Oba Ewuare avait entendu parler de ces étranges créatures à la peau blanche qui, d'après les descriptions des voyageurs de passage à Bénin, ressemblaient plus à des dieux qu'à des êtres humains. Curieux, l'Oba envoya sur la côte Okhuaihe, réputé pour son psychisme à toute épreuve, et lui confia la mission d'inviter ces hommes blancs à Bénin.

Okhuaihe mit le cap sur le littoral en compagnie d'Ogan, un autre de ses lieutenants qui fut à son tour déifié après sa mort. Peu après son départ, il rebroussa cependant chemin pour aller chercher Ake qu'il soupçonnait de vouloir séduire sa jeune épouse Irhevbu en son absence.
Pour se rendre sur la côte, les trois hommes devaient emprunter un chemin étroit qui serpentait dans la forêt. À un certain moment, Okhuaihe perdit Ake de vue mais reprit néanmoins sa route, se disant qu'il les rejoindrait bien à la rivière Ikpe, où ils poursuivraient leur chemin en pirogue. Or, il l'attendait en vain, car Ake était retourné à Bénin, où il séduisit Irhevbu, prit la fuite avec elle et l'épousa.

Jamais les dieux n'avaient vu un amour aussi grand que celui qui liait Ake et Irhevbu. Une fois réunis, plus rien ne put les séparer. On raconte qu'ils seraient morts à peu près au même moment, qu'ils auraient été enterrés ensemble et que trois jours après leurs funérailles, une source jaillit de leur sépulture. Celle-ci donna progressivement naissance à un fleuve, qui ajourd'hui porte le nom d'Ake.

Sur l'ensemble du territoire, on compte quinze autels dédiés à Ake. Son culte est célébré par des prêtres ou des prêtresses censés représenter son épouse, Irhevbu.

Une autre interprétation possible est que cette statue en bronze africain représente la fille aînée d'Ewuare, qui aurait dû succéder à son frère, tué d'une flèche empoisonnée en plein front, mais qui mourut avant même d'avoir pu être intronisée. Le nom de la jeune fille était Edeleyo.

Cette remarquable pièce coulée à l'aide de la technique de la cire perdue fait partie d'un immense ensemble d'objets en bronze, regalia du Royaume de Bénin dont des pièces sont exposées dans plusieurs musées de par le monde, dont au British Museum à Londres. On notera qu'n exemplaire similaire de cette statue traditionnelle mais datant du XVIème ou XVIIème siècle est présentée au Musée d'ethnologie de Berlin.

Superbe pièce pour une décoration d'intérieur unique.

Référence : Bénin : Cinq siècles d'art royal, Snoeck, 2008, P. 438.

Voyez en photos jointes l'exemplaire d'origine, dont celui-ci est inspiré, figurant dans la collection du Bode Museum, Berlin.

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00507

Fiche technique

Datation présumée
XXe siècle
Dimensions
84 x 48 cm
Ethnie
Royaume Bénin / Bini Edo
Matière(s)
Bronze
Pays
Nigéria
Provenance
Collection d'art tribal Royaume Uni

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